L’événement international de design Saint Sulpice Céramique se tient chaque année dans le 6ème arrondissement de la capitale française.
Cette année a été l’occasion d’une synergie entre l’Artiste franco-japonais et l’Architecte italien basé à Paris.
Yusuké Y. Offhause est un artiste franco-japonais basé à Genève.
Son travail a été présenté notamment au Swiss Design Awards 2018 et au Swiss Art Awards 2019.
Il a exposé particulièrement à la Maréchalerie centre d’art contemporain (Versailles) en 2018, au FRAC Grand Large – Hauts de France (Dunkerque) et au Parcours Céramique Carougeois en 2019, à la Smallville (Neuchâtel) et au centre culturel Assens en 2020, au musée Charmey,
à l’Imprimerie (Lausanne) et au Cluster Crafts London en 2021 et plus récemment en 2022 au musée Ariana (Genève) et au mudac (Lausanne).
Son travail explore la notion d’imperfection comme une qualité plastique, pensée à l’inverse de l’idée commune de défaut ou d’inachèvement.
Le mot “imperfection” est communément associé à des termes tels que : défaut, mal, tare, faute, vice. Tous ces mots ont une connotation négative.
Offhause pense que l’imperfection peut parfois être source de création en jouant un rôle esthétique et ainsi être utilisée de manière positive. Il s’intéresse à la qualité qui surgit suite à une inattention ou qui serait provoquée par un accident.
Il y voit une potentiel de réactivation des objets vers un usage pour lequel il n’a pas été prévu initialement.
Cette potentialité permettant de les lire ou de les revisiter autrement. Ses médiums principaux sont la sculpture et l’installation, avec un fort attrait pour la céramique et l’architecture.
Ses œuvres s’insèrent dans des problématiques liées à la mémoire et à l’anticipation.
Pour présenter son travail au dernier salon Saint Sulpice Céramique, l’artiste a mis au défi Andrea Mosca de concevoir une scénographie qui à la fois valorise les œuvres et représente la personnalité intime de l’artiste entre tradition et innovation.
La particularité de la production de l’artiste et ses origines ont inspiré le architecte pour réaliser un projet de design qui met l’accent sur ces relations entre l’Europe et le Japon.
En travaillant autour du concept de dualité, l’équilibre posé sur les objets d’Offhause, la peau brute, et leur intérieur chromatique émaillé raffiné.
Il semble que ce statut identitaire riche soit inhérent à l’artiste lui-même, à sa production et à sa relation avec le designer italien.
Comme dans les origines complexes de l’artiste, l’austérité des formes et la douceur des éléments en bois contrebalancent la forte personnalité de sa production.
Le projet a été conçu et réalisé pour être utilisé à Paris Ceramique avec l’idée de créer une pièce de design polyvalente qui pourrait se déplacer facilement de la foire d’art à un musée et de là à la galerie ou à la maison devenant une configuration flexible qui pourrait s’adapter à différentes situations et fonctions.
Ce que l’on pourrait appeler « un module » est composé de 24 éléments en bois de hêtre massif, le module se répète ensuite sur tous les murs.
Un module est composé d’une structure de trois poutres verticales suspendues aux murs par des vis cachées. Chaque élément est ensuite divisé verticalement par trois porte-à-faux cylindriques.
Les porte-à-faux cylindriques sont glissés dans les éléments verticaux et maintenus en place par une goupille conique en bois.
Les étagères horizontales sont enfin mises en place, soutenues uniquement par la ligne de bord supérieure en porte-à-faux, le pied court donne une réelle sensation de légèreté à l’ensemble du système.
L’architecte a conçu les éléments à assembler par emboîtement et conçus pour être assemblés et démontés rapidement et facilement, ils ont été fabriqués à partir de poutres appartenant à un même stock de bois.
Cette tradition japonaise de la menuiserie est bien connue, elle utilise souvent des assemblages à emboîtement à sec pour assembler des pièces en bois de façon élégante et fonctionnelle.